Petite virée...

Nathanaella se promenait sans but particulier. Sinon de s'échapper. Elle s'adonnait à nombreuses activités pour échapper au quotidien et à l'ennui. Là, en l'occurence, elle se promenait. Bien que ça n'ait rien de distrayant en définitive...Bah, au moins elle prenait l'air ! Elle regardait la forêt interdite avec envie...Pourquoi portait-elle se nom juste ? Pour donner envie d'y pénétrer en courant et de foncer droit devant ? C'est vrai quoi, ce qui est interdit est attirant...Enfin pas tout le temps...Mais souvent, oui ! après mûres réflexions, on peut dire que ce qui est dangereux est attirant !

*Ouaw, chapeau, tu es la première à avoir découvert ça, Nath. Je te félicite !
Oh, toi, je t'ai pas sonné que je saches ! *

C'était ça qui l'interessait, le danger...On ne pouvait pas lui en vouloir de vouloir risquer sa vie, non ? C'était son choix après tout, c'était sa vie. Elle n'était pas à Gryffondor pour rien et elle voulait aller dans la forêt interdite ! Que pourrait-on dire à ça ? Elle savait parfaitement ce qu'elle faisait ! Le risque qu'elle courait...Infime, en réalité ! Elle était déjà allé pas mal de fois dans cette forêt en quatre ans et il ne lui était jamais rien arrivé ! Bon, on empêchait pas un suicidaire de se poignarder ou de sauter d'une falaise...Pourquoi devrait-on l'empêcher de vouloir courir un petit risque et de sentir l'adrénaline monter pour une fois ? C'était son droit !
Enfin, pour l'instant, elle longeait la forêt...Hésitante. Ce n'était pas forcément le moment d'entreprendre une longue randonnée maintenant...Mais après tout ! Que le nuit tombe ne change pas grand chose au résultat...Quand on meurt on meurt ! Si une créature assoifée de sang vous veut comme casse-croûte, vous aurez beau y voir clair...Ca ne va pas vraiment vous aider ! Tout comme c'était ridicule de donner cours à la lisière des arbres, si la forêt était "dangereuse"...Nathi s'imaginait très mal le "monstre" tout proche, qui guettait les élèves à la lisière de la forêt et qui se disait "Oh mince, ils ne sont pas à l'intérieur de la forêt, donc je ne peux pas". Genre, il attend dans l'ombre des grands arbres derrière la barrière invisible, à bondir sur le moindre élève qui la franchirait...Ridicule !
Ses idées la firent quand même regarder autour d'elle...C'est vrai après tout, elle risquait autant ici, qu'à deux mètres de là, non ? Des bruits de pas résonnèrent à ses oreilles, en provenance de la forêt...Elle scruta les ténèbres, intriguée. Mais une voix la fit sursauté, derrière elle...Elle se retourna pour faire face à se qui la dérangeait...Tournant le dos à la gigantesque marée boisée.

J'avais décidé de me remettre aux plaisirs simples, de ne plus m'hanter à des peines ridicules qui me rendaient stupides. Des joies superficielles, tout ce que j'ai toujours adoré. Des joies d'oisif, de dandy, car c'est ce que j'ai toujours été, et ce que je voulais rester... ou plutôt redevenir. Je revêtis ma veste rouge qui m'arrivait jusqu'en dessous des genoux - ça peut parraître idiot de souligner ce détail, mais sur le moment, ce ne l'était absolument pas, vous devriiez le comprendre. J'hésitai un instant avant de me regarder dans le miroir, de peur de voir une fois de plus le reflet de la tristesse et de la peur- non, ça sonne encore trop bien, en réalité, je ne voulais plus voir le reflet du vide qui s'emparait progressivement de moi... Mais non, cette personne n'était plus là. J'étais de retour, malgré les cernes plus denses et le teint bien plus pâle... Ce qui changeait encore le plus, c'était mon sourire moqueur s'étant transformé en sourire sadique, mais ça me plaisait. Je me souris donc, regardant mes dents étrangement pointues, alors qu'un rire silencieux me secouait les épaules. Lorsque je descendis les escaliers, il devait être 6h30 - 6h45, je ne sais pas trop. Il n'y avait personne à l'horizon, ce qui me réjouit. Je sortis. Le vent glacial me giflait le visage, ce que, bizarrement, j'appréciais tout à fait. J'avançais lententement, sans but. Le fait de ne pas en avoir m'enchantait. Savoir que je pouvais retourner dans le forêt interdite, sans obligation, c'était comme une libération. Jusqu'à présent, ce qu'elle représentait pour moi, c'était un devoir, une torture, une mort calculée et que je ne pouvais accepter. Je ne voulais plus y aller, mais il le fallait... Mais, alors que ce n'était plus un devoir - jusqu'au mois prochain -, ça redevenait fantastique!... Ce doit être difficile à comprendre, j'en conviens, mais ce n'était pas moins merveilleux. Alors que j'arrivai à l'orée de la forêt, prêt à y rentrer, je vis Nathanaella Rowis. Je n'avais pas envie d'un nouveau duel, je n'avais pas envie de me fatiguer, ne serait-ce que pour ne pas froisser ma cape. Aujourd'hui, seule mon image comptait, enfin et à nouveau!

- Bonjour.

Juste un mot, inutile d'en dire plus pour le moment. Elle se retourna, et je pris seulement conscience que c'était la première fois que je la voyais seule. Elle était toujours collée à la sang-de-bourbe, ou défendait un première année complètement ridicule. Elle ne parlait jamais d'elle-même, ou du moins, je ne l'avais jamais entendu en parler. Comme si sa vie n'était possible que grace à celle des autres, que seule, elle ne servait à rien. C'était pitoyable. Je lui souris - sans une pointe de gentillesse, cependant. Je m'attendais à quelques répliques se voulant cruelles de sa part, et attendis de les entendre, dès que ses lèvres s'entrouvrirent pour me répondre...

Elle reconnut Lestat Wilde, dans tout sa splendeur...Cape rouge, cernes comme des parachutes sous les yeux mais l'air plutôt satisfait. Il semblait métamorphosé. Nathanaella l'avait longtemps connu désagréable et supérieur. Ors ces derniers mois, il s'était trouvé plus...Gentil ? Non, pas vraiment ! Sur ce point là, il n'avait jamais vraiment changé. Seulement, il avait l'air d'avoir des problèmes...Du coup, il avait ses priorités et c'était sûrement pour ça qu'il n'avait pas pris d'ennuyer les plus jeunes ces derniers temps...Bah de toute manière, en quoi c'était son problème à elle ? Elle avait ses propres problèmes, pas besoin de s'occuper de ceux des autres. Qu'il s'agisse de Lestat ou de ceux des premières années. Elle avait les siens à régler, et ça lui pompait assez d'énergie sans qu'elle ne se mêle de ce qui ne la regarde pas ! Sauf si c'était sa soeur, là, c'était encore différent ! Elle se sentait obligée d'agir comme sa mère, depuis longtemps ! Retour sujet, please ! Cette fois, Lestat ressemblait plus à celui qu'elle avait toujours connu. Avait-il réussit à passer au dessus de ces tracas ? Elle admira son visage, souriant. Il ne lui souriait sûrement pas vraiment à elle. C'était juste une image sans doute. Pourquoi prendrait-il la peine de sourire à l'amie des Sang-de-Bourbe ? Qu'elle détestait cette image...Comme si elle était juste l'amie des minables. On ne juge pas les gens sur leurs amis, et encore moins sur le sang de leurs ancêtres...Enfin, il fallait croire que si, pour certains. Elle le regarda s'approcher, sans l'imiter pour autant. Elle ne le fuyait pas non plus...Que risquait-elle avec lui ? Elle ne répondit pas à son bonjour. Pas avant qu'il ne soit proche. Elle remarqua tout de suite qu'il était comme avant. Il ne cherchait pas la bagarre, il ne la considèrait toujours pas comme une personne normale pour autant. Elle se contenterait de ça.

-Bonjour, Lestat...

Pouvaient-ils vraiment marcher ensemble sans se sauter à la gorge ? Possible...Il était encore trop tôt pour le dire ! Nathanaella n'avait pas l'intention de le défier. Non pas qu'elle se sentait incapable de l'affronter, juste qu'elle était trop fatiguée et qu'apparement, il n'en avait pas l'intention non plus. Alors, pourquoi se fatiguer d'avantage ? Elle poursuivit sa marche à ses côtés. Pas de visites aux créatures ténébreuses de la forêt alors ? Dommage ! Que penserait le Serpentard s'il savait qu'elle mourait d'envie de foncer dasn la forêt jusqu'à s'y perdre, juste pour éviter cette éternelle monotonie. Il serait surpris de la connaître...En fait, il ne savait rien d'elle ! Pas plus qu'elle de lui en fait ! La différence c'était qu'il se moquait pas mal de la connaître ou pas. Quoi qu'elle n'allait pas mourir s'il ne lui parlait pas ! Qu'est ce que ça pouvait bien lui faire après tout ? Elle avait vu pire que ça. Elle ne prononça pas un mot, se contenta de marcher.

» Poudlard RP V3